Les Métamorphoses

Spectacle tout public dès 7 ans 

Ephia GBUREK : danse et chorégraphie
Nathalie MILLOT:  jeu de voix et d'acteur
Benoit CANCOIN : contrebasse et objets sonores
Raphaël THIBAULT : jeu d'ombres et de lumières,
conception scénographique

Synopsis
A travers sept mythes largement interprétés au cours des siècles en peinture, sculpture et musique, la compagnie Scolopendre adapte les Métamorphoses d'Ovide à la scène. Arachnée est celle qui va tisser la trame de l'histoire et retracer les mésaventures de Narcisse, Actéon, Icare, Daphnée, Python, Deucalion et Pyrrha. 
 
La danseuse devient tour à tour araignée, arbre, oiseau... Ces métamorphoses sont amplifiées par la projection de l'ombre portée devant l'écran. Le montreur d'ombres est à vue du public, utilise un rétroprojecteur et joue de mouvements d'images, d'ombres, de reflets dans l'eau, projetant ses images sur grand écran. La contrebasse construit les atmosphères sonores qui renforcent la beauté de la destiné maudite de ces personnages mythiques.


Démarche créative : ouverture et esthétique

Pour fêter ses quarante ans au mois de mars 2015, le musée Gallo-romain de Lyon sollicite la Compagnie, et l'invite à s'inspirer des Métamorphoses d'Ovide. Une immersion dans la matière féconde de ces mythes donne rapidement lieu à des essais de scénographie et d'expérimentations plastiques. L'envie d'interpréter l'oeuvre d'Ovide commence alors à prendre forme.
Depuis le début de notre ère jusqu'à maintenant, des fresques romaines jusqu'à Picasso en passant par Rubens, nombreux sont les artistes qui se sont inspirés des mythes gréco-romains. A travers plus de 200 métamorphoses, Ovide offre une poésie de 12000 vers propices à susciter des variations artistiques inépuisables.
Rapidement, l'universalité et la modernité du texte frappe la Compagnie et l'incite à réaliser un travail de fond sur le texte et son interprétation à partir de théâtre d'ombres.

Ainsi, de la poésie d'Ovide, nous partons du mythe d'Arachnée et prenons sa trame pour tisser le fil conducteur du spectacle.
Au départ, un large tissu jonche le sol. Sort de cette toile : Arachnée qui s'assoit devant son métier à tisser. Autour d'elle par un réseau de fils se hisse sa toile. Une voile se gonfle, nous invitant au voyage. La roue du métier se met à tourner. Nous commençons à raconter les histoires fabuleuses imaginées par nos ancêtres.

De ces fils tissés tel le travail de la Parque romaine, sorcière de la vie, s'ouvre un jeu de reflets, d'ombres et de danses qui développent quelques métamorphoses: celle d'Actéon observant Diane prenant son bain puis transformé en cerf et déchiqueté par ses propres chiens ; celle de Daphnée en laurier après sa course effrénée, essayant d'échapper à Apollon; les jeux de reflets et de miroir de Narcisse donnant vie à la fleur du même nom; l'envol d'Icare... Chacun de ces mythes se développe en images et en mouvements, avec comme point culminant sa métamorphose.

Ce choix est rendu possible par différentes techniques de projection des ombres et en particulier celle d'ombres rétro-projetée à partir d'objets situés en milieu aqueux (dans une bassine remplie d'eau), posés à fleur d'eau ou baignés entièrement. Le mouvement des images ainsi que le rendu par l'immersion dans l'eau des objets projetés (végétaux, pochoirs, ustensiles de cuisine...) offre des possibilités de transformations aussi surprenantes que celles que notre imagination se fabrique à la lecture du texte.

 
En plus de cette technique insolite, et de façon plus traditionnelle, le montreur d'ombres joue des rapports d'échelles et de perspectives irréelles qui sont propres à la « magie » de la projection et facilite l'étrangeté des bouleversements du corps.

L'autre traduction des métamorphoses est réalisée par les mouvements de transformation du corps de la danseuse. Ces mouvements cherchent à mettre en empathie le public avec les rapports émotionnels du personnage métamorphosé : la libération de Daphnée transformée en laurier et échappant ainsi à l'oppression d'Apollon, l'état émotionnel de Pirrha devant l'apparition des hommes nouveaux autour d'elle, la fierté et l'insolence d'Arachnée à placer son art au dessus des dieux.

Ainsi la danseuse devient tour à tour araignée, arbre, oiseau... par la "modification" de son propre corps, s'appuyant sur les jeux d'ombres et de lumières.

La contrebasse et les objets tissent de la finesse de leurs timbres la tapisserie sonore qui vient souligner le destin de ces personnages maudits. L'environnement sonore ainsi créé vient renforcer les diverses émotions que ces mythes nous font traverser.

Au final, un spectacle plein de bouleversements qui n'ont de cesse de rappeler que la survie de l'homme réside dans l'engagement et l'acceptation de ses transformations.